Le Bénin avec les ONG Jura-Afrique et Ile de Paix

Avec l’aide de l’Institut de Coopération Internationale, je pars en mission au nord du Bénin, à Tanguieta, accueillie par l’ONG Jura-Afrique qui oeuvre pour développer et entretenir le bien être des populations vulnérables, leur insertion durable dans le tissu économique local.

L’aventure commence …

Départ de Paris à 15h45 avec Air France – Arrivée à Cotonou à 21h05.

A mon arrivée à l’aéroport de Cotonou, je suis attendue par David Tede, correspondant de l’Institut de Coopération Internationale. J’y retrouve 5 autres volontaires de Planète Urgence. Je suis rassurée de ne pas être seule. Nous prenons la direction d’une guesthouse pour la nuit. On est bien vite plongées dans l’ambiance : en dehors de la rue principale, sur toutes les routes perpendiculaires, tout est en terre battue avec d’immenses ornières. Il fait très bon sur le toit terrasse de la guesthouse : un petit air est bienvenu tandis qu’on fait connaissance tout en se régalant d’un ananas frais.

Ventilateur, moustiquaire, couleurs vives aux murs et filet d’eau qui sort de la pomme de douche dont la grille a disparu … on y est vraiment. La nuit va être courte : le bus pour le nord du Bénin part à 7 h le lendemain matin.

Un longue journée vers le nord

Le Bénin est un tout petit pays, en forme de rectangle allongé orienté sud nord, avec une surface côtière limitée et concentrée autour de Cotonou, sa capitale. L’ONG Jura-Afrique est située tout au nord, près de la frontière avec le Burkina Faso, dans la région la plus sèche, la moins fertile et donc la plus pauvre du pays. Nous devons prendre un bus pour nous y rendre.

J’avais lu 7 à 8 h de trajet, puis 10 h sur un autre document et finalement ce sera 15 h qu’il nous faut pour rejoindre, en bus climatisé (ouf), Tanguieta. Le chauffeur s’arrête toutes les 3 heures pour des poses « techniques » en pleine nature ou dans des villes. Le vie s’active au bord de la route et les haltes sont plus étonnantes les unes que les autres ….

Nous arrivons bien tardivement, de nuit, à Tanguieta puis à la Maison des Volontaires : nous sommes accueillies chaleureusement par Françoise et Bio, nos hôtes pour le séjour.

Nous enchaînons un briefing, un copieux repas et nous couchons sous nos moustiquaires, rafraîchies par l’air brassé du ventilateur.

Bienvenue à Tanguieta

Ce matin, mes collègues partent donner cours : elles ont choisi, parmi les différentes missions proposées par Planète Urgence, d’alphabétiser des femmes et de faire classe à des CP-CE1-CE2. Elles ont posé 2 semaines de congés solidaires et leur employeur finance leurs frais de mission et de déplacement. L’entreprise, dans le cadre sa politique RSE, déduit ces charges de ses impôts. Les ONG trouvent ainsi des volontaires et des sources de financement.

Quant à moi, je pars avec David rencontrer le Directeur Exécutif (whaooo …) de Jura-Afrique Bénin. C’est à 3 minutes seulement à pied de la Maison des Volontaires, dans une maison : j’y retrouve 8 personnes autour de la table. Chacun se présente très brièvement. Je n’en sais pas tellement plus …

David m’accompagne à la banque pour sortir des CFA puis acheter une carte sim et prendre, dans une petite boutique, un forfait local. On finit la matinée au siège d’Actions & Développement, ONG dont il est le Directeur Exécutif (décidément …) : c’est l’homme incontournable entre les directeurs locaux des ONG, les directeurs d’école et les volontaires. Il met également une médiathèque à la disposition de la population locale et des publics défavorisés qui sont soutenus par A&D. Cela me permet de mieux comprendre qui fait quoi. Je rentre à pied à la guesthouse en passant devant l’hôpital Saint Jean et devant un tas d’échoppes et ateliers, des revendeurs d’essence, des zems (diminutif de zemidjan, « emmène-moi vite ! » en langue fon, les motos-taxis locales).

Je retrouve mes collègues … totalement abasourdies par leur matinée !

De gauche à droite : Marie, Françoise, Sophie, Bio, Sophie, Marlène, Boukari, Séverine

Dans l’après-midi, je rejoins Jura-Afrique pour une présentation plus détaillée des programmes de soutien de la population locale par 3 chargés de programme.

Luciana a en charge le développement des activités en faveur de l’autonomisation des femmes. Elle les accompagne dans des programmes visant à leur donner les moyens de se créer des sources de revenus complémentaires : elle leur apprend à transformer du riz, du soja en fromage, des noix de karité en beurre de karité. Elle les incite à s’organiser en groupement et à prendre des responsabilités dans la vie locale. Elle mène également des actions en faveur de la préservation de l’environnement en leur apprenant à construire des foyers économes en bois afin qu’elles limitent également le temps passé à chercher, de plus en plus loin car de plus en plus rare, du bois sec.

Nicolas, lui, a en charge le programme de développement d’une ferme avicole et d’une pisciculture modèles pour favoriser l’insertion des jeunes. On parle agro-foresterie, agriculture biologique, risque météo, domination de la culture du coton très polluante pour les sols et les travailleurs agricoles, chômage, éducation des jeunes …

Il y a aussi Pascal qui oeuvre pour la préservation de l’environnement : sensibilisation dans les écoles par des concours, modifications des plans de développement communaux, promotion de l’apiculture, gestion d’une ferme maraîchère expérimentale  …

Jura-Afrique concentre son action sur 3 villages en cherchant à répondre aux besoins de tous afin de les aider à améliorer leurs conditions de vie.

Je me demande ce que je vais bien pouvoir leur apporter en dehors de ma connaissance du fonctionnement d’une Amap et de l’acquisition des terres et de l’accompagnement à l’installation des agriculteurs bio par Terre de Liens … Nous allons passer beaucoup de temps sur le terrain à découvrir leurs actions et à échanger.