En visite dans l’Atacora

Tatas Somba de Natitingou

Pour notre premier week-end, nous partons toutes avec Léon en visite en direction du Togo. La route est en cours de construction : la piste est vraiment chaotique. Tout le long, par endroits, des tas de bois, des bassines de charbon … portés par des femmes ou des enfants qui sortent dont on ne sait où et qui vont on ne sait où. La savane est bien verte en cette saison. Des baobabs, des anacardiers (noix de cajou), des nérés, des ignames ..

Les tatas ce sont ces maisons en forme de petits châteaux forts, comme un amas de cases en terre rouge avec un toit de chaume. Elles servaient de protection et de résistance contre les bête sauvages et les ennemis. La première pièce sert à moudre les céréales, la seconde pièce, au centre, sombre, est le lieu du foyer et des anciens et la terrasse, tout en haut, donne accès à de toutes petites chambres et aux greniers. A l’intérieur, tout est sombre et noirci par la fumée. On traverse le village jusqu’à un beau point de vue sur la vallée en direction du Togo.

Les formes arrondies sur le devant représentent les ancêtres. Cet habitat est caractéristique de l’Atacora, une région au nord ouest du Bénin à la frontière avec le Togo.

Sur le retour, on s’arrête au musée historique de Natitingou. Ici aussi on est les seules touristes. On fait connaissance avec le Directeur de l’hôpital local tenu par l’Ordre de Malte : il nous remet sa carte nous disant « on ne sait jamais ce qui peut arriver » 🙁

Dimanche à la messe

Les églises … il y en partout ! On ne soupçonne même pas que s’en est : seuls les chants et l’attroupement nous fait jeter un œil et très vite on est accueillies chaleureusement, invitées à entrer et même à se présenter devant la communauté, comme toute nouvelle personne ! On danse, on chante, on écoute le pasteur pendant 2 ou 3 heures selon les églises. A la fin, le pasteur présente le planning des activités : il y en a presque tous les jours allant du renforcement spirituel aux veillées. Pendant ce temps, les enfants sont gardés à l’écart et apprennent à chanter.

Cascade de Tanagou

L’après-midi on repart avec Léon en direction de Tanagou pour aller voir une grande cascade. Il a fortement plu le matin ; le soleil et la chaleur sont maintenant au rendez-vous. La piste est difficile mais elle passe par de nombreux villages entourés de champs bien entretenus ; des femmes au bord de la route font leur lessive dans des flaques d’eau ou près des rivières ; d’autres transportent du charbon ; des tas de branches mortes attendent preneur, surveillés de loin par quelqu’un du village qu’on ne voit pas.

L’accès à la cascade après la forte pluie va s’avérer être une aventure … à laquelle on n’était pas préparées. Passage d’un gué avec un courant puis escalade sur des blocs glissants sans corde pour se tenir, traversée de la rivière, marche en eau vive pour remonter le courant … mon appareil photo aurait mieux fait de rester à l’abri ! Je me résous à le laisser en route et à finir en mettant les pieds chaussés dans l’eau pour monter à contre-courant. On arrive à la cascade bien mouillées jusqu’en haut des jambes ! Elle est effectivement impressionnante : nos 2 guides se proposent de plonger moyennant quelques centaines de francs.

Au retour on traverse un marché local : que de couleurs, que de senteurs, que de produits auxquels on n’est pas habituées …. mais impossible de prendre la moindre photo. Probablement qu’il y a eu des abus en saison touristique.

Nous terminons cette journée bien satisfaites de toutes ces découvertes et rencontres.