De Bergen à Stryn

Une étape tout en contrastes et pleine de surprises …

Le Sognefjord

Le fjord le plus profond (1308 mètres) et le plus long du monde : il coupe la Norvège d’ouest en est sur 204 km ! Les rives sont abruptes ; des cascades impressionnantes descendent des parois ; les petits ports abrités ont un charme fou …

Puis viennent les routes d’altitude et notamment la route 55 : elle révèle une nature sauvage, grandiose et mystérieuse voire inquiétante quand le plafond des nuages est bas, contrastant avec les vallées verdoyantes couvertes de vergers. Le paysage est pelé, très minéral, avec un couvert de mousses et lichens vert gris blanc, parsemé de petits lacs et de congères. La route est étroite et serpente entre ces amas de rochers, parfois comme en suspension au-dessus de l’eau des lacs. A l’approche du Jotunheimen, le paysage de steppe s’enrichit de glaciers en toile de fond. J’ai l’impression d’être au bout du monde !

Eglises de bois debout de Hopperstad, Borgund, Urnes et Lom

Construites entre 1130 et 1350, jusqu’à ce que la grande peste y mette fin, ces églises ne sont faites que de bois recouvert d’un mélange de résine et de charbon qui les protège et leur donne leur couleur noire. Sur la centaine qui ont été construites, il n’en reste aujourd’hui que 28 et seule la Norvège a réussi à les conserver. Celle de Urnes est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Les artisans norvégiens disposaient déjà pour la construction des bateaux des viking de sérieuses compétences pour réaliser ces constructions complexes. Plus de 2000 pièces ont été assemblées sur place ; les troncs ont été séchés sur pied pour que la résine remonte à la surface du bois. Les poteaux ont été assemblés au sol puis érigés en position verticale. Les voûtes arrondies ont été formées à l’aide d’arcs naturels que l’on trouve à la base des arbres entre le tronc et ses racines. La construction repose sur un socle de pierre l’isolant ainsi de l’humidité du sol. J’ai toujours préféré les petites églises romanes aux églises gothiques et baroques et pour moi qui adore le bois et admire le travail du bois, je suis ici comblée.

Contrastes également sur la route

S’il y a bien 2 types de véhicules que je croise tout le temps se sont les campings cars et les Tesla ! Visiter la Norvège en camping-car me semble être La solution, La réponse à la cherté de la vie et au climat changeant et souvent humide grâce à l’accès aux grands espaces. Le droit à la nature est constitutionnel : on peut s’arrêter où on veut pour dormir à partir du moment où on est à plus de 100 mètres d’une habitation. C’est la même situation aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Quant aux Tesla, je croise les 2 modèles au moins 10 fois par jour et il m’est arrivé à plusieurs reprises de voir des installations de bornes de rechargement dédiées en grand nombre.

Besseggen, une randonnée spectaculaire

Je suis dans le Parc National Jotunheimen qui regroupe 26 des sommets les plus élevés de Norvège dont le plus haut culmine à 2465 mètres, seulement.

Je passe la nuit au refuge de Gjendesheim : j’ai pu trouver sans difficulté une place et je vais profiter de la 1/2 pension pour recharger les batteries en vue de la randonnée de demain. Je fais la connaissance d’une chinoise de Shangai qui a l’habitude de randonner seule en Europe pour ses vacances et d’un jeune compositeur qui a vécu aux Pays Bas, à Londres et en Australie.

Départ à 7h 45 par le bateau pour Memurubu. La randonnée dure 7 heures pauses comprises et a un dénivelé de près de 1000 mètres. Elle longe le lac glaciaire de Gendje aux eaux turquoise dans un décor de blocs de pierre jusqu’à atteindre l’arrête rocheuse du Besseggen. La crête est escarpée : un véritable mur à gravir en s’aidant des mains et en faisant attention de ne pas glisser. Il n’y a pas d’autres prises que celles des aspérités des blocs. Ce passage me rappelle la Craddle Mountain en Tasmanie. Mais quelle vue ! Le soleil fait son apparition ; le brouillard se dissipe et révèle alors une vue spectaculaire à 180 degrés entre 2 lacs de couleur différentes. La fin et la descente vers le refuge se font dans un terrain comme si une explosion de pierres avait eu lieu.